La Genèse de la société civile libérale : Mandeville, Smith, Ferguson
Auteur / Autrice : | Claude Gautier |
Direction : | Luc Ferry |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 1990 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'analyse comparée des textes de trois auteurs (Mandeville, Smith, Ferguson) permet de dégager les contours d'une pensée individualiste qui ne s'inscrit pas directement dans la tradition de "l'homo oeconomicus". Une étude attentive de l'anthropologie de l'action individuelle chez ces auteurs permet de conclure à l'existence d'une "tradition de pensée" plus spécifique que nous qualifions "d'individualisme non pur". Autrement dit, l'individu affecte d'un manque indépassable, a besoin de la société. L’homme et la société sont dans un rapport co-génétique. Les interactions entre l'individu et la société permettent à cette école de rompre avec l'hypothèse jusnaturaliste des deux états. La société civile doit aussi être démarquée de la conception économique du marché. Elle n'est pas le marché même si ce dernier est dans celle-là. Un second niveau de lecture concerne les prémisses méthodologiques à l'élaboration du concept de S. C. La référence théorique est Leibnitz (monadologie, théodicée). Il s'agissait de montrer comment pouvait se comprendre la formation du concept de S. C à partir d'une transposition de quelques-uns des principes de la théodicée. Transposition mais aussi changement s puisque la superposition de deux points de vue (celui de l'individu, celui de la totalité) allait donner naissance à un nouveau discours : la sociologie. La justification de ce résultat passe notamment par une étude systématique des différentes figures de "la main invisible"