Thèse soutenue

Biologie et écologie de la tique Amblyomma Variegatum (Acarina : Ixodina) en Guadeloupe (Antilles françaises)

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Auteur / Autrice : Nicolas Barré
Direction : Jean Génermont
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences biologiques
Date : Soutenance en 1989
Etablissement(s) : Paris 11

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Mots clés libres

Résumé

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La tique A. Variegatum, originaire d'Afrique, a été introduite aux Antilles il y a 150 ans. En Guadeloupe, elle est vectrice de la cowdriose et est associée à la dermatophilose, maladies des ruminants qui, jointes à son pouvoir pathogène direct et aux risques de propagation dans la région, justifient la lutte qui lui est faite. C'est essentiellement une tique des herbivores mats le chien a été trouvé porteur d'adultes Les petits mammifères sauvages et les oiseaux sont infestés par les immatures et ces derniers, en particulier le héron garde-boeufs constituent de ce fait des agents de dissémination potentiels. Le repas des femelles dure en moyenne 9,2 jours ; il est plus court pour les larves (7,4j) et les nymphes (6j). Les femelles ne se fixent qu'après les mâles. L'âge des tiques, leur abondance sur l'hôte, la nature des hôtes, les infestations répétées, ont peu d'effet sur les caractéristiques du gorgement. Sur le sol, les femelles et immatures détachés gorgés recherchent un abri pour y effectuer la ponte et les mues. La cinétique de ces évènements, très dépendants de l'hygrométrie et de la température, est décrite. Les conditions hygrométriques dans les régions d'élevage de Guadeloupe situées à basse et moyenne altitude sont partout et toujours favorables au développement. La tique craint l'excès d'eau (plus de 6mm/j), de rayonnement et de température (plus de 30°C). Elle ne se développe pas à 15°C. A toutes saisons et dans presque toutes les régions d'élevage, la tique bénéficie de conditions thermiques lui permettant d'accomplir son cycle. Un fléchissement des populations parasites est noté en janvier, centré sur les jours les plus courts, et la période la plus fraiche, correspondant à une quiescence partielle des adultes peu mobilisés dans ces conditions par les stimuli (C0₂notamment) émis par les hôtes. Les adultes libres peuvent rester vivants jusqu'à 23 mois dans le milieu extérieur. Du fait d'une maturité sexuelle tardive, et malgré une forte fécondité individuelle, l'espèce a un potentiel d'accroissement et de diffusion relativement réduit. Elle pourrait cependant s'établir dans les Grandes Antilles et sur le continent, du centre du Mexique au sud du Brésil. Les obstacles à son éradication du foyer antillais sont plus de nature socio­économique que biologiques et techniques.