Auteur / Autrice : | François Ruf |
Direction : | Jean Pélissier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Soutenance en 1988 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'auteur propose une interprétation de l'économie de plantation ivoirienne depuis sa phase minière ou pionnière jusqu'à sa phase de raréfaction des facteurs de production : terre, foret, travail. Le problème de la reproduction ou de la disparition de l'économie de plantation est pose. L'économie de plantation ivoirienne s'est construite sur la rencontre de la terre et du travail, entre ceux qui détenaient initialement la terre, principalement les "autochtones" et ceux qui contrôlaient le travail, principalement les "allogènes". De cette rencontre, le capital est absent. Il y a bien un paradoxe. D'une part, l'arbre cacaoyer devient le capital d'exploitation, acquis à base de travail et de terre, et donc accessible au plus grand nombre. L'économie de plantation ivoirienne illustre un processus d'accumulation primitive du capital, relativement égalitaire puisqu'accessible a une majorité. Simultanément, l'arbre-cacaoyer est un capital crée et approprie individuellement, favorisant le processus d'éclatement des régulations sociales visant à limiter l'inégalité de richesse. Le capital cacaoyer ou caféier tend donc à induire une différenciation sociale qui est réelle mais limitée et partiellement réversible. Aujourd'hui, le capital est construit : 3 millions d'hectares de plantations de café et de cacao pour 500. 000 exploitations. Aujourd'hui, le renouvellement du capital plantation passe par un besoin nouveau en crédit, par de nouveaux itinéraires techniques, par une plus grande sécurité foncière, par des bouleversements dans l'organisation paysanne et ses rapports avec l'état. Par manque de trésorerie et de crédit, de grandes exploitations peuvent se morceler ou disparaitre au profit de plus petites. Dans le même temps, de nouvelles grandes exploitations peuvent se constituer à la faveur de l'introduction du capital d'exploitation dans le système de production. Le capitalisme agraire, jusque-là marginal ou inexistant en cacao culture ivoirienne aurait peut-être la une chance de développement, chance compromise par la crise cacaoyère des années 1980-90.