Les modèles de société dans la presse ouvrière française : industrialisation et communisme, 1830-1930
Auteur / Autrice : | Yolène Dilas-Rocherieux |
Direction : | Annie Kriegel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 1988 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Résumé
Intimement lies, industrialisation et socialisme s'opposent et s'accordent. Le processus d'industrialisation est à la fois vecteur de refus et support pour la création d'une nouvelle société. A partir de la presse ouvrière, l'étude des modèles associatifs, coopératistes, mutuellistes, collectivistes et communistes permet de revenir sur l'idée générale du rejet ouvrier de l'industrialisation, trop souvent assimile au refus de la prolétarisation. Cette analyse permet de nuancer les thèses les plus couramment admises sur les liens qui relient la classe ouvrière française au communisme et sur les raisons d'implantation du PCF, aboutissant ainsi à la formulation de nouvelles hypothèses : le PCF s'est impose en France car il répondait a une demande de la population ouvrière confrontée au processus d'industrialisation et parce qu'il fortifiait des valeurs révolutionnaires préexistantes dans un espace laisse vide en matière de modèle de société. Corroborer ces hypothèses exigeait un retour dans le temps sur la relation des ouvriers à la société technicienne et sur les solutions qu'ils avaient privilégiées pour faire front à cette situation. Face au phénomène de la prolétarisation surgit la notion de pouvoir ouvrier. Confirmant les hypothèses énoncées, cette étude met en évidence la place du second empire dans l'évolution de la pensée ouvrière et le rôle déterminant du courant de lutte économique dans la relation classe ouvrière PCF, ainsi que la nécessité pour ce parti de travailler à la reproduction idéologique et empirique de cette population.