Princes montagnards : les Mofu-Diamaré et le pouvoir politique (Cameroun du Nord)
Auteur / Autrice : | Jeanne-Françoise Vincent |
Direction : | Georges Balandier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ethnologie |
Date : | Soutenance en 1988 |
Etablissement(s) : | Paris 5 |
Résumé
Les mofu-diamare-ensemble ethnique de 60000 personnes implante sur le rebord des monts mandala, a 200kms au sud du lac Tchad - se divisent en groupes proches par la culture matérielle et les croyances religieuses. Mais éloignes par les institutions politiques. Une confrontation entre ces parents dissemblables a donné naissance à cette thèse qui, à l'aide de descriptions minutieuses, se propose de cerner le problème de la nature et du mode d'extension du pouvoir. Chez les mofu-diamare du nord (divises en nombreuses petites unités politiques juxtaposées ou ''montagnes'') le pouvoir est peu apparent : le chef est surtout prêtre, desservant l’esprit de la montagne'' et faisant débuter les fêtes religieuses de son groupe. Chez les mofu-diamare du sud et de l'est (organises en chefferies, parfois importantes) les princes possèdent eux aussi des responsabilités religieuses de même type qu'ils considèrent comme essentielles. Toutefois ce sont en même temps des souverains dont les manifestations de puissance frappent par leur variété : demeure fortifiée, vastes plantations. Très forte polygamie, serviteurs, redevances et corvées - dues par la totalité des hommes adultes d'une chefferie. Une fois franchi le barrage de trois classes d’âge quadriennales - enfin exclusivité des décisions en matière de terre, de justice, et de guerre. Ces manifestations ne constituent pas un bloc monolithique : il y a eu diversification du pouvoir de chaque prince, perceptible au travers de narrations mythiques pouvant donner lieu à une analyse historique. Ces récits montrent fréquemment l'accaparement du pouvoir - base de l'actuelle stratification sociale - par des immigrants aux dépens de premiers habitants autochtones. L’étude des règnes de princes. Dont la durée est mémorisée, amené à saisir les étapes de l'édification du pouvoir -histoire et pouvoir sont ainsi lies - cependant que les rituels sacrificiels constituent une autre façon de dire l'histoire.