Problemes et enjeux litteraires en histoire naturelle au dix-huitieme siecle
| Auteur / Autrice : | Denis Reynaud |
| Direction : | Robert Favre |
| Type : | Thèse de doctorat |
| Discipline(s) : | Littérature française |
| Date : | Soutenance en 1988 |
| Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Résumé
On peut etudier l'histoire naturelle sans la morceler ni la reduire a des debats theoriques (generation, evolution. . . ). Ce fut en effet un genre a part entiere, rival du roman, dont l'essor correspondit au 18eme siecle. Ce genre se definit moins par des objets specifiques que par quelques pratiques qui ont toutes un caractere litteraire. Quatre gestes scientifiques principaux - nommer, decrire, observer, experimenter - donnent lieu a des echanges varies entre science et litterature, necessaires et reciproques, puisque d'une part l'histoire naturelle puise dans la litterature la solution a ses problemes et que d'autre part, en traitant ces problemes, elle influence la litterature, et devient elle- meme litterature. Qui au dix-huitieme siecle, par exemple, a plus reflechi a la description et l'a mieux pratiquee que buffon, daubenton, reaumur ou adanson ? l'histoire naturelle est en outre engagee dans deux activites exterieures a la science : la vulgarisation et le commerce des lieux communs. Dans les deux cas le savant se trouve confronte a des problemes techniques et ethiques d'ecriture et de reecriture. On considere souvent ces soucis simplement comme des ecueils pour la pensee scientifique, et qui auraient pu etre evites ; mais c'est une originalite profonde et constitutive de l'histoire naturelle que la conscience aigue des contraintes liees au public et a l'intertextualite. Negligee aujourd'hui, l'importance des enjeux litteraires de l'histoire naturelle fut reconnue par les romanciers du 19eme siecle.