Thèse soutenue

La pensée politique de Max Weber
FR  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Michel Lajou
Direction : Michel Louis Martin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance en 1987
Etablissement(s) : Toulouse 1

Mots clés

FR

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

Le dilemme de Max Weber est de n'avoir pas su se décider entre science et politique. Cependant il est irréfutable que Max Weber a dégagé une pensée politique qui a beaucoup influencé le régime politique de Weimar. Les premiers engagements de Max Weber l'amènent à réfléchir sur le récent développement du capitalisme et à réfléchir sur la structure de la société wilhelminienne. L'impérialisme allemand trouve en lui un de ses meilleurs soutiens : l'Allemagne doit pouvoir accéder à l'Etat-puissance. Les reformes sociales ou politiques envisagées sont nombreuses et de nature différente. Il s'agit avant tout de mettre un terme au pouvoir des fonctionnaires. La vision wébérienne de la bureaucratie, bien qu'à certains égards exagérée, se propose de cantonner la bureaucratie à sa fonction première : administrer au lieu de gouverner. De même il est temps de freiner la bureaucratisation croissante de tous les secteurs de l'activité humaine, afin d'éviter que l'homme ne construise sa propre centrale de servitude. Il revient donc ainsi à l'homme politique de gouverner, de faire de la politique. Pourtant il est d'abord nécessaire de mettre un terme à l'impuissance du parlement, de faire naitre des tempéraments politiques responsables. La société wilhelminienne soutient pourtant cet état autoritaire. Max Weber base alors sa réflexion sur une théorie de la société. Les perspectives d'avenir chez Max Weber ne se comprennent qu'en fonction du rôle politique qu'il entend voir jouer à la bourgeoisie, qui doit redécouvrir un 'ethos' cesser son alliance contre nature avec la noblesse. Max Weber développe donc une vision bourgeoise de la société future. Pourtant sous le poids des contingences historiques, devant le vide institutionnel et politique, il lui apparait que s'impose le leader plébiscitaire. Il faut faire le choix entre une démocratie acéphale et une hégémonie césaro-plébiscitaire. Cette vision s'accompagne de réformes institutionnelles axées principalement autour du Bundesrat. Max Weber renoue en fait ici avec une vision de la politique de type bismarckien. C'est ici aussi que s'exprime le dilemme de ce penseur : sa vision n'est plus adaptée aux conditions de la société allemande après 1918. En tout dernier recours, il développe sa théorie du chef charismatique, seule voie de salut pour l'Allemagne, mais qui occasionne également de nombreux commentaires.