Thèse soutenue

Subversion et utopie chez Jean-luc Godard, d'après Pierrot le Fou : l'entre et l'ailleurs

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Auteur / Autrice : Yvan Acker
Direction : Jean Rouch
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Cinéma
Date : Soutenance en 1987
Etablissement(s) : Paris 10

Résumé

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L’analyse de Pierrot le Fou, film de Jean-Luc Godard, convoque des outils linguistiques, sémiotiques, sémiotiques, psychanalytiques. L’approche évite les références externes : c’est l’objet qui suscite ma démarche et son organisation. Un film ne peut se fixer que dans notre mémoire, ce qui provoque de graves contresens dans l’analyse de films. Un descriptif rigoureux est donc nécessaire. Le « Livre I » passe en revue les discours qui s’entrecroisent dans Pierrot le Fou. La combinaison des éléments hétérogènes (images, sons, paroles, écrits) est étudiée à travers le dispositif de la narration. Le « Livre II » tente de cerner le mouvement de la création chez Godard, qui évolue entre désir et refus, espoir de la mort et déception de la vie. Stratégie et démolition des discours existants, d’un côté ; volonté de provoquer l’étincelle qui jaillira de rencontres inattendues entre les fragments arrachés à la réalité, de l’autre. Dans Pierrot le Fou, tout se justifie de lui-même de par sa relation structurelle au reste. La référence constante à la poésie (Baudelaire, Rimbaud, Céline) et à la peinture, révèle l’utopie profonde de Godard : il s’agit de renouveler le sens pour tenter de communiquer enfin. L’existence est telle que, pour susciter l’évidence de la Beauté, le film risque à tout moment l’annulation du sens. L’annexe propose un Découpage Dialogué, ainsi qu’un Diagramme qui offre un aperçu global de Pierrot le Fou : les données techniques sont mises en relation avec le déroulement du film. Blockhauss USA, un court-métrage de Le Hémonet, reçoit le même traitement. Ce court-métrage de 14 minutes, qui est à la fois un hommage à Pierrot le Fou et son pastiche, permet au Chapitre 3 du « Livre II » d’introduire un contrepoint à l’analyse.