Antimilitarisme et pacifisme en charente et charente inferieure pendant la premiere moitie du vingtieme siecle
Auteur / Autrice : | Roland Faivre |
Direction : | Madeleine Rebérioux |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1987 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Résumé
L'etude des documents : journaux et archives des depots locaux et nationaux relatifs aux deux charentes montre que les populations charentaises, touchees par le radicalisme, ont adhere massivement avant mille neuf cent quatorze, au republicanisme. Ideologie officielle faisant de la france un etat particulier. Cet etat ne pouvant etre implique que dans une guerre de legitime defense. Bien que disposant de larges moyens, y compris l'ecole, l'etat n'a pas empeche militants, inspires par le syndicalisme revolutionnaire, comme organisations, surtout syndicales, de developper une autre analyse : la france est un etat imperialiste comme les autres, la solidarite proletarienne s'impose. Aussi, la tactique du pouvoir consiste-t-elle a les traquer et surtout a les murer dans le silence. En aout mille neuf cent quatorze, les populations charentaises, frappees de stupeur, repondent loyalement au devoir national ; sauf une tentative, les antimilitaristes se taisent. Malgre cette adhesion, la rupture entre les populations et l'hypnose nationale est consommee en mille neuf cent seize. Mais la barriere du sentiment national demeure, meme dans les usines de guerre departementales, ou les syndicalistes mobilises sont les defenseurs du courant minoritaire de zimmerwald. Apres les combats, la vague revolutionnaire atteint les deux charentes, avec la greve des chemins de fer. Par rapport a la guerre, deux courants coexistent : le premier, reformiste, regroupe les mouvances radicales, socialistes, met ses espoirs dans le wilsonisme, la societe des nations, la conference du desarmement ; le second, revolutionnaire, unit parfois, oppose le plus souvent anarchistes et communistes. Les anarchistes s'elevent simultanement contre les dictatures et la notion de defense nationale. Les communistes, apres mille neuf cent trente-cinq, reintegrent la communaute nationale, oeuvrent dans la strategie de front populaire pour combattre le nazisme. La raison d'etat a homogeneise les consciences : la solidarite proletarienne est vaincue.