Les cohortes de vigiles
| Auteur / Autrice : | Robert Sablayrolles |
| Direction : | Alain Michel |
| Type : | Thèse de doctorat |
| Discipline(s) : | Études latines |
| Date : | Soutenance en 1987 |
| Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
Créées par Auguste pour prévenir l'incendie, les cohortes de vigiles évoluèrent considérablement durant leurs quatre siècles d'existence : corps d'affranchis aux allures de familia publica à l'origine, elles s'intégrèrent progressivement à la garnison urbaine et à l'armée régulière. Si, dans les faits, les vigiles furent, dès le premier siècle, utilisés comme des soldats, la situation de droit n'évolua que plus lentement. Les effectifs - proches de 3500 hommes sous Auguste - furent progressivement augmentés : peut-être sous Domitien, et surement sous Septime-Severe. Le recrutement, limité par Auguste aux affranchis, s'étendit dès le deuxième siècle aux hommes libres, et même à des citoyens. Essentiellement italien au deuxième siècle, ce recrutement s'élargit ensuite, en particulier sous Septime- Severe. Sous Gallien, des détachements de vigiles furent peut-être intégrés à l'armée mobile ; les effectifs furent encore réduits par Dioclétien et les cohortes furent supprimées vers 370. De l'organisation primitive ne subsista que le préfet, désormais subordonné du préfet de la ville. L'étude prosopographique met en relief le rôle du préfet, sur le plan militaire où il ne dépendait que de l'empereur, et sur le plan judiciaire où ses compétences s'étendaient à de nombreux domaines. Centurions, tribuns et sous-préfets suivaient les carrières traditionnelles. Les ambitions des soldats étaient plus modestes : accès au frumentum publicum après trois années de service, subsistance assurée à Rome, promotion, parfois, à un grade de principalis, et enfin missio. Pour l'accomplissement de leur tâche principale, la prévention de l'incendie, les vigiles étaient organisés en milice du guet et remplissaient ainsi, en outre, lors de leurs patrouilles nocturnes, des fonctions de police, à Rome mais aussi à Ostie. Ils protégeaient ainsi Rome contre un fléau qui tenait dans la vie quotidienne et dans les mentalités une place prépondérante : l'incendie de la ville.