Le temps dans l'oeuvre romanesque d'Honoré de Balzac
Auteur / Autrice : | Renée de Smirnoff |
Direction : | Guy Sagnes |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 1986 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse, comme l'indique son titre, explore la notion de temps dans ''la comédie humaine'', en se fondant sur des références précises puisées dans l'ensemble du texte. Après avoir défini la double perspective selon laquelle se présente le temps -implique à la fois dans la narratologie et dans une conception de l'homme et du monde - l'introduction expose la façon dont s'est progressivement constituée la notion balzacienne du temps. Consacrée au temps dans la narratologie, la première partie étudie successivement les problèmes lies à l'agencement du temps dans l'écriture : l'ordre, la durée, l’épaisseur ; puis le rythme de la narration ; et enfin les effets - dramatiques et stylistiques - auxquels donne lieu l'expression du temps. Clarté, logique démonstrative, expressivité, sont à ce niveau les exigences essentielles de l'auteur. La seconde partie a pour objet l'analyse du temps vécu. Les conceptions philosophiques et historiques de Balzac inscrivent fortement l'être dans une durée, un devenir. Mais si le temps est courant porteur, il est aussi facteur de destruction : d'où le mythe fondamental de la peau de chagrin, exprimant l'antagonisme entre usure et durée vitale. Puis est étudié l'énorme poids du temps dans la psychologie, ainsi que l'espace librement franchissable qu'il offre à l'esprit. L’aptitude à vivre le temps, à en maitriser ou non les effets, déterminé en dernière analyse une division de l'humanité balzacienne en maitres et victimes du temps. La conclusion rappelle l'importance du temps dans la plupart des définitions balzaciennes, son rôle comme instrument d'explication, l'aménagement conscient auquel il est soumis ; elle confirme la réalité du temps comme flux continu et milieu vivant, mais aussi force cachée, source à la fois de dynamisme et de tragique.