La mort, le deuil et les conduites funéraires chez les Sawa du Cameroun
Auteur / Autrice : | Elizabeth E Moundo |
Direction : | Ibrahima Sow |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance en 1986 |
Etablissement(s) : | Rennes 2 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette étude sur la mort, le deuil et les conduites funéraires est une tentative de réflexion sur l'homme, à partir de trois dimensions : ontologique, éthique et métaphysique. Chez les Sawa du Cameroun, il y a deux aspects dans les conduites funéraires : l'un liturgique et l'autre thérapeutique. Ces deux aspects gèrent à la fois l'équilibre de la personne et celui de la communauté. L'analyse des conduites montre qu'elles sont signifiantes. Par conséquent, la scène funéraire est une structure totale de représentation. L'espace de la mort, modifié lors de l'avènement de la mort, est hierophanisé. Il y a une mise en scène d'un drame qui permet l'émergence de signifiants majeurs pour expulser le mal introduit par la mort. Les personnages signifiants sont : le mort et la veuve le mort, dont le corps est sublimé, magnifié, à travers l'esthétique et l'harmonie, devient une "figure" symbolique. La veuve est prise en charge en trois temps : le "procès", la condamnation, la renaissance. La réparation va se signifier à deux niveaux : le changement de nom et l'attribution d'une nouvelle couleur qui symbolise le veuvage. La veuve devient à la fois métaphore de la communauté et métonymie du mal. La mise en parallèle des deux personnages signifiants fait apparaître deux paradigmes : la précarité - l'évanescence, le désordre, l'ordre de la mort ; la permanence, l'ordre, l'harmonie, l'ordre de la vie. Du point de vue thérapeutique, le traitement du mort et la prise en charge de la veuve sur la scène funéraire, permet l'émergence d'un "nous" funéraire qui est l'affirmation d'un "nous" communautaire. L'ensemble amène à une réflexion sur la mort comme "mal", et la quête du sens de la mort comme quête du sens de la vie