Thèse soutenue

La "Gerbe" et le "Faisceau" ou le classicisme de Georges Sorel

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Auteur / Autrice : François Carré
Direction : Hugues Portelli
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance en 1986
Etablissement(s) : Paris 10

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L’intitulé de la thèse « Le classicisme de Georges Sorel » que redouble en petits caractères la « Gerbe » et le « Faisceau », induit peut-être davantage une œuvre de philisophie politique, ce qui découvre immédiatement une forme de fidélité à l’enseignement de Sorel dont la première approche de Marx avait pour titre « L’ancienne et la nouvelle métaphysique ». Quels liens profonds rattachent l’auteur des Réflexions sur la violence au classicisme ? Le rapport entre la philosophie sorélienne – expression moins ambiguë que le « sorélisme » - et l’héritage de sentiments et d’idées sur lequel a longtemps vécu le monde occidental, tel est l’objet de cette étude. Le « classicisme de Sorel » renvoie moins au XVIIème siècle français qu’à l’Antiquité, aux grands siècles grecs, aux juristes romains établissant les bases d’une société civile, et à Jérusalem. Une telle filiation explique l’ampleur de l’inspiration juridique – Sorel a toujours dénoncé toute « éclipse du Droit » - et la puissance du rayonnement éthique – existe-t-il « un mécanisme capable de garantir le développement de la morale » ? – font du « sorélisme » l’archétype du contre-fascisme et du contre-marxisme dans sa double expression libérale et anarchiste, à travers la catégorie-maîtresse de la « ruralité », sur le rejet du romantisme de la totalité : « Le droit et l’éthique étant particulièrement bafoués par le fascisme, Marx n’ayant pas montré un empressement excessif à creuser ces deux domaines, on ne saurait parler d’un anti-fascisme et d’un anti-marxisme soréliens qui ne seraient que des prises de position tactiques et polémiques, mais d’une contradiction intrinsèque à partir d’un classicisme anti-moderniste », ce qui n’empêche nullement « le caractère général de certaines intuitions de Marx ». Cette méditation sur Sorel conduit à s’interroger sur la Droite et la Gauche, sur leurs stéréotypes et sur leurs archétypes, sur la postérité des cartésiens et le lignage des pascaliens, avant que ne s’imposent la pensée de la « Gerbe », jaillissement, évasement qui permettent à la vie de prendre son essor, et la pensée du « Faisceau » avec laquelle « on touche à une expression qui se ramasse pour faire front et résister ». Cette dernière semble la plus appropriée pour désigner le cadre de perception mental d’un « classicisme occidental » auquel le patrimoine commun des langues indo-européennes fournit le cadre linguistique adéquat.