Le désordre de la ville et la photographie après-guerre : Etats-Unis, France, 1945-1960
Auteur / Autrice : | Alain Mons |
Direction : | Louis-Vincent Thomas |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 1986 |
Etablissement(s) : | Paris 5 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'hypothese de depart est d'interroger la ville a travers ses images photographiques marquantes qui constituent une memoire et un patrimoine. La ville s'exprime et est exprimee dans les images apres guerre, periode charniere. Dans le documentaire photo choisi sur la mouvance urbaine de cette epoque, se manifeste un ''regard explorateur'' ou les dimensions spatiales et sociales sont toujours liees. Un ''desordre'' constitutif a la ville apparait nettement, c'est-a-dire une multiplicite du quotidien a travers deux grands corpus constitues. L'un americain (essentiellement new-york) l'autre francais (paris). Pour les u s a il s'agit de weegee, l. Model, w. Klein, r. De carava, r. Frank; pour paris de r. Doisneau, w. Ronis, le groupe des xv, e. Boubat, e. Van der elsken. . . La methodologie est ''confrontale'', avec analyse des images et des oeuvres particulieres, mise en perspective des corpus ou apparaissent des differences de ''vision'' remarquables sur l'urbain, donc de cultures, de modes de vie. D'ou un eclaircissement du contexte historique des deux pays a cette epoque. La lecture des images est d'ordre ''symbolique''. Nous essayons de trouver des articulations entre anthropologie urbaine et sociologie de l'image texte et image se repondent analogiquement dans un jeu de ''correspondances indirectes''. Apres une presentation des contextes historiques de chaque pays, et de leur photographie dominante, nous etablissons des caracteristiques de contenu. Pour les usa nous montrons comment weegee, model, klein, constituent une histoire photographique du quotidien de new-york et comment de carava et frank etablissent des reperages de territoires urbains. Pour la france nous montrons comment doisneau, les xv, ronis, presentent un paris reve et paradoxal et comment boubat et surtout elsken revelent les premieres fissures d'une ere de changement bouleversant les modes de vie urbains. Avec les americains, le regard est critique et la cite apparait ''pulsionnelle'', chaotique. Avec les francais le regard est bienveillant la cite est ''populaire'', villageoise. C'est l'occasion d'une reflexion theorique sur la possibilite de rendre compte du reel urbain. Il y a tout un jeu dans les images entre la trace, le regard, la ville (spatial social), entre reel, symbolique et imaginaire de la ville. Tout un reseau aussi entre visible et non visible de la vie urbaine. . . Cela nous mene vers une socio-iconographie'' de la ville comme type de travail possible et original contribuant au renouvellement de la recherche en sciences sociales.