Thèse soutenue

« En una cámara apartada, que nadie nos vea » : L’érotisme dans le cycle célestinesque

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Auteur / Autrice : François-Xavier Guerry
Direction : Mercedes Blanco
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études romanes espagnoles
Date : Soutenance le 05/12/2020
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Civilisations et littératures d'Espagne et d'Amérique du Moyen-Age aux Lumières (Paris ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Hélène Thieulin-Pardo
Examinateurs / Examinatrices : Patrizia Botta, Ana Vian Herrero
Rapporteurs / Rapporteuses : Marina Mestre Zaragozà, Nelly Labère

Résumé

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Cette thèse se propose d’analyser la matière érotique du cycle célestinesque, à savoir les six continuations de La Celestina qui s’égrènent dans la première moitié du XVIe siècle. C’est une approche littéraire que la nôtre, qui examine tous les degrés d’élaboration de l’érotisme, depuis son unité minimale (le mot) jusqu’à sa forme la plus aboutie (la scène, le discours), et depuis sa genèse dans l’œuvre de Rojas et le théâtre primitif prélopesque, jusqu’à sa réception et ses effets. La première partie consiste en l’élaboration d’un glossaire commenté des termes de l’érotisme célestinesque, et l’analyse des différents registres qui s’enchevêtrent dans ces œuvres hautement dialogiques, ainsi que des principaux réseaux métaphoriques convoqués. La deuxième partie met en évidence les principales caractéristiques formelles et thématiques de la scène érotique célestinesque, que nous replaçons dans le contexte littéraire de l’époque dans une courte diachronie. La dernière partie est un questionnement sur la réception, à travers l’examen des paratextes et des argumentos, et des témoignages des lecteurs contemporains, d’une part, et à travers l’analyse de la façon dont les textes incluent leur propre réception, d’autre part. Nous entendons montrer que la matière érotique qui se déploie dans ces œuvres, protéiforme, ne fait pas l’objet d’un traitement stéréotypé. Par le maniement subtil du vocabulaire érotique, d’une grande labilité, et l’ingéniosité dont font montre les continuateurs dans la création d’épisodes érotiques et de jeux métathéâtraux, c’est une pensée vivante de l’érotisme qui se fait jour, en marge du projet édifiant invoqué et de la censure.